Produire du dihydrogène vert. Concours général physique 2023.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies vous proposant des publicités adaptées à vos centres d’intérêts.

.
. . .

.
.
.. ..
......


...
A. Produire du dihydrogène « vert »
A.1 L’éolienne comme source d’énergie
Une partie de l’énergie de la masse d’air en déplacement est transformée en énergie électrique par les éoliennes. Dans cette première partie, on souhaite évaluer l’efficacité de la conversion d’énergie réalisée par les éoliennes. Pour alimenter électriquement les unités de production du dihydrogène, la société Lhyfe utilise des éoliennes qui disposent des caractéristiques techniques suivantes :
- diamètre des pâles du rotor : 80 m ;
- hauteur : 120 m ;
- puissance nominale maximale : 6,15 MW.
Pour commencer l’étude, il est nécessaire d’évaluer la puissance disponible par unité de surface, appelée puissance surfacique, véhiculée par une masse d’air m qui s’écoule à travers une surface S pendant la durée T. La surface est celle d’un « tube de vent » dans lequel toutes les molécules d’air de déplacent avec un mouvement uniforme à la vitesse du vent vv. Cette surface correspond à celle qui sera balayée par les pâles de l’éolienne. On note V le volume d’air qui s’écoule pendant la durée T à travers S.

1. Identifier la forme d’énergie que possède la masse d’air en déplacement et donner l’expression littérale de cette énergie en fonction des grandeurs m et vv.
Energie cinétique ½mvv2.
 2. Modifier l’expression de cette énergie pour obtenir l’énergie par unité de volume de la masse d’air en déplacement. On note eair cette grandeur.
 V = LS ; eair =mvv2/ (2LS).
3. Exprimer eair en fonction de la masse volumique r de l’air et de vv.
r= m / (LS) ; eair =r vv2/ 2.
L’air possède une masse volumique qui dépend du taux d’humidité et de la température. Nous avons donc besoin de connaître cette masse volumique pour déterminer son énergie lors de son déplacement.
4. Décrire comment évolue la masse volumique de l’air en fonction de la température. Donner une explication à cette variation.
La masse volumique de l'air diminue quand la température augmente.
A pression constante, quand la température augmente, les molécules d'air s'écrtent les unes des autres, le volume augmente et la masse volumique diminue.
 Pour la suite de cette étude, on considère que la masse d’air en déplacement est de l’air sec à la température de 20 °C. On souhaite alors étudier la masse d’air contenue dans le « tube de vent » de volume V  et de longueur L et en déduire la puissance P de cette masse qui s’écoule à la vitesse du vent vv pendant une durée T.
5. Exprimer la puissance P de la masse d’air contenue dans le « tube de vent » en fonction des grandeurs m, vv et T.
P = ½mvv2 / T.
6. En déduire que la puissance surfacique P / S de cette masse d’air en écoulement dans les pâles du rotor de l’éolienne peut s’écrire sous la forme :½r vv3.
P / S = ½mvv2 / (S T).
S = V / L ;
P / S = ½mvv2 L / (V T).
L / T = vv ; m / V = r ; P / S =
½r vv3.
Donner l’unité dans laquelle s’exprime cette puissance surfacique dans le système international d’unité (SI).
W m-2.
La puissance nominale de l’éolienne exploitée par l’entreprise Lhyfe est donnée par le constructeur pour une vitesse du vent de 14,0 m s-1 .
7. Déterminer la valeur de la surface balayée par le rotor pour une éolienne.
S = p D2 /4 = 3,14 x802 /4 =5,03 103 m2.
8. En déduire la valeur de la puissance maximale disponible pour un vent de 14,0 m / s.
Comparer cette valeur à la puissance nominale maximale de l’éolienne.
P  = ½r vv3S = 0,5 x1,204 x143 x5,03 103 =8,31 106 W = 8,31 MW.
Valeur inféreiure à la puissance nominale maximale.
 En pratique, cette puissance maximale incidente disponible P n’est pas entièrement récupérée par l’éolienne. En effet, si on appelle Pe la puissance extraite par l’éolienne, on définit un coefficient de puissance qui caractérise l’aptitude de l’éolienne à capter l’énergie du vent, noté Cp tel que : Cp = Pe / P < 1.
 Ce coefficient a une valeur maximale appelée limite de Betz. Toute l’énergie disponible dans un flux de vent n’est pas captée par l’éolienne. Si c’était le cas, le flux du vent en sortie aurait une vitesse nulle. L’angle d’incidence des pâles de l’éolienne est réglable, ce qui permet de contrôler la puissance extraite et la vitesse du vent en aval vaval .
On note x = vaval / vv le rapport entre la vitesse du vent en aval (« sortie » de l’éolienne) et la vitesse de vent en amont (« entrée » de l’éolienne). Le graphique ci-dessous trace la valeur du coefficient de puissance Cp en fonction de x.

9. Déterminer la puissance maximale extraite Pe par l’éolienne dans le cadre de limite de Betz, pour un vent de 14,0 m s-1 .
0,59 =  Pe / P ; Pe = 0,59 P = 0,59 x 8,31 = 4,9 MW.

...
....

A.2 Production du dihydrogène par électrolyse de l’eau.
 A.2.1 Bouin, un site de production industriel .
Le générateur alimenté en énergie électrique par les trois éoliennes du site de Bouin permet le fonctionnement d’un électrolyseur. L’objectif de cette partie est de comprendre le principe de cet électrolyseur dans lequel l’eau est décomposée en dioxygène et dihydrogène. La source d’eau est la mer mais cette eau doit être dessalinisée avant d’entrer dans l’électrolyseur. L’électrolyseur industriel de Bouin est un assemblage de plusieurs cellules d’électrolyse. Une de ces cellules est représentée ci-dessous. Elle est constituée de deux électrodes plongées dans l’eau, en milieu basique (présence d’ions K+ et HO- ). Le générateur G impose un transfert d’électrons entre les électrodes. Le séparateur évite aux deux gaz formés d’être en contact mais laisse passer l’eau et les ions.

On considère la réaction d’oxydo-réduction, mettant en jeu les couples Ox1 / Red1 et Ox2 / Red2, suivante : Ox1 + Red2 ⇌ Red1 + Ox2.
E° (O2 (g)/H2O (l)) = 1,23 V et E°(H2O (l)/H2 (g)) = 0,00 V.
 La constante d’équilibre de cette réaction, à 25 °C a pour expression : K = 10 n/ 0,06×(E°1−E°2) ; n : le nombre d’électrons échangés dans la réaction d’oxydo-réduction.
 L’anode est le nom de l’électrode où a lieu l’oxydation et la cathode, le nom de l’électrode où a lieu la réduction.
11. Nommer les électrodes 1 et 2 de la figure.
Electrode 1 : réduction de l'eau, cathode ; électrode 2 : oxydation de HO-, anode.
Dans le circuit extérieur et les électrodes, les porteurs de charges sont les électrons. Dans la solution, ce sont les ions K+(aq) et HO- (aq).
12. Indiquer le sens de circulation des porteurs de charge dans le circuit extérieur, les électrodes et la solution. Ajouter les bornes + et - du générateur pour que l’électrolyse ait lieu.

La source d’eau est la mer à proximité de l’installation de Bouin. Elle est donc fortement chargée en ions Na+(aq) et Cl- (aq).
13. Écrire l’équation de la réaction électrochimique modélisant ce qui se produirait à l’anode en cas d’utilisation d’eau de mer directement dans l’électrolyseur.
Oxydation des ions chlorure et dichlore : 2 Cl-aq --> Cl2(g) + 2e-.
 14. En déduire, en justifiant, pourquoi l’eau de mer doit être dessalinisée avant son utilisation dans l’électrolyseur. La source d’eau de mer est donc dessalinisée avant d’entrer dans l’électrolyseur.
 Le dichlore est toxique, dangereux pour l'environnement.
 15. Écrire l’équation de la réaction d’oxydo-réduction modélisant le fonctionnement de la cellule d’électrolyse, dans les conditions de fonctionnement de la figure 1.
2H2O(l) --> 2H2(g) + O2(g).
L’objectif de ce qui suit est de montrer que cette réaction d’oxydo-réduction nécessite un apport extérieur d’énergie, fourni par le générateur. Lors d’une électrolyse, un générateur impose un transfert d’électrons forçant une transformation limitée à poursuivre son évolution.
16. Déterminer l’expression du quotient de réaction à l’état initial Qr,i associée à la réaction modélisant le fonctionnement de cette cellule d’électrolyse.
Qr,i=  ([P(H2)]2i [P(O2)]i / [H2O]i .
17. Calculer la valeur du quotient de réaction à l’état initial  Qr,i.
Qr,i= 0, seul le réactif, l'eau est présente.
18. Calculer la valeur de la constante d’équilibre  de la réaction d’oxydo-réduction mise en jeu dans cette cellule d’électrolyse à partir des potentiels standards.
n/ 0,06×(E°1−E°2) = 4 / 0,06 x(0-1,23) = -82 ; K = 10-82.
19. Indiquer dans quel sens évolue le système. Puis justifier que la quantité de produits formés sera extrêmement faible.
Qr i << K, évolution dans le sens direct.
K est très faible, en conséquence il y a peu de produits formés.
 20. Justifier le rôle du générateur.
 Cette transformation ne peut avoir lieu spontanément. Pour la forcer, de l’énergie est apportée par un générateur permettant d’imposer un courant et de maintenir son intensité I constante.

A.2.2 Mise en oeuvre d’une électrolyse lors d’une séance d’activité expérimentale.
 La consommation électrique du site de Bouin est de 60 kW∙h∙kg-1 de dihydrogène produit. Par une modélisation expérimentale en laboratoire, on souhaite commenter cette valeur. On modélise le principe de l’électrolyse utilisée sur le site de Bouin par un électrolyseur expérimental constitué de deux cellules d’électrolyse identiques à celle étudiée dans le paragraphe précédent et montées en série. Cet électrolyseur expérimental est alimenté en énergie électrique par une alimentation stabilisée 0 - 30 V, 0 - 6 A. Le courant maximum d’électrolyse est de 4 A. Un ampèremètre et un voltmètre permettent les mesures de l’intensité d’électrolyse et de la tension aux bornes de l’électrolyseur expérimental. Un réservoir d’eau, permet la mesure du débit de dihydrogène.

Dans les conditions de l’expérience (20 °C et 1 bar), un débit est mesuré de 15,0 mL min-1 en dihydrogène en sortie de l’électrolyseur expérimental, ce qui correspond à un débit de 7,5 mL min-1 par cellule.
La tension mesurée aux bornes de l’électrolyseur expérimental est de 3,2 V, pour un courant d’électrolyse de 1,0 A.
Données :
- Volume molaire des gaz à 20 °C et sous 1 bar : Vm = 24,7 L mol-1.
- Masse molaire moléculaire :M(H2) = 2,0 g mol-1
- Unités de puissance : 1 Wh = 3600 J
La quantité d’électricité Q mise en jeu dans chaque cellule de l‘électrolyseur expérimental pendant la durée Dt peut être reliée à l’intensité  I du courant qui la traverse ou à la quantité d’électrons n(e-) échangée entre les deux électrodes de la cellule d’électrolyse par les relations :
Q = I
Dt = n(e-) Q est en coulomb (C),
I en ampère (A),
Dt en seconde (s), n(e-) est en moles
F est la constante de Faraday (F = 96 500 C mol-1).
21. Calculer la valeur de la quantité d’électricité fournie par le générateur et qui traverse chacune des deux cellules d’électrolyse placées en série pendant une minute.
Q = 1 x60 = 60 C
22. Utiliser l’équation de la réaction électrochimique modélisant la transformation prenant place à l’électrode 1  pour exprimer la quantité d’électrons n(e-) utilisée à cette électrode en fonction de la quantité de dihydrogène formé n(H2) formé.
2H2O(l) + 2e- --> H2(g) + 2HO-aq.
n(e-) = 2 n(H2).
23. A partir du volume de dihydrogène produit par une cellule de l’électrolyseur expérimental, calculer la quantité d’électricité qui a été utilisée à l’électrode 1 de cette cellule pour la production de dihydrogène, par minute. Commenter ce résultat.
n(H2) = 7,5 10-3 / 24,7=1,23 10-5 mol / min, valeur très faible..
24. A partir de vos connaissances sur l’expression de la puissance électrique fournie par un générateur en fonction de la tension et de l’intensité du courant électrique d’une part, et de la relation entre l’énergie, la puissance et le temps d’autre part, estimer dans les conditions de l’expérience l’énergie électrique transférée par minute à l’électrolyseur expérimental.
P = UI et E = UI Dt.
P = 3,2 x 1 = 3,2 W. E = 3,2 x60 = 192 J par léctrolyseur.
La consommation électrique d’un électrolyseur industriel est donnée en kilowatt-heure par kilogramme de dihydrogène (kW∙h∙kg-1).
25. Déterminer la valeur de la consommation électrique associée à l’électrolyse réalisée dans les conditions de l’expérience en kW∙h∙kg-1.
Pour deux électrolyseurs : 192 J par minute ou 192 x60=1,15 104 J par heure  ou 1,15 104 / 3600=3,2 Wh.
n(H2) = 15 10-3 / 24,7=6,07 10-4 mol ; m(H2) = 6,07 10-4 *2 = 1,21 10-3 g / min.
Masse de dihydrogène produite en une heure : 1,21 10-3 x 60 =7,29 10-2 g= 7,29 10-5 kg.
3,2 / (
7,29 10-5 )=4,4 104 Wh ou 44 kWh kg-1.
26. Comparer l’ordre de grandeur de ce résultat à la consommation électrique de l’électrolyseur du site de Bouin qui est de 60 kW∙h∙kg-1.
Ces deux résultats sont du même ordre de grandeur.

A.3.1 Production de dihydrogène « gris »
La production de dihydrogène « vert », comme sur le site de Bouin se développe mais actuellement la production de dihydrogène « gris » obtenu à partir du méthane, reste la plus répandue. L’objectif de cette partie est de montrer que la production de ce dihydrogène « gris » n’est pas « bas carbone ».
Les compagnies pétrolières et gazières produisent du dihydrogène en utilisant la réaction de vaporeformage du méthane. L’équation de la réaction modélisant le vaporeformage du méthane est la suivante :
CH4(g) + 2 H2O(g) --> CO2(g) + 4 H2(g).
 Le dihydrogène ainsi produit est qualifié de « gris » car il s’accompagne de la production de dioxyde de carbone.
 27. Évaluer la masse de dioxyde de carbone formé lors de la production d’une tonne de dihydrogène. Commenter le résultat.
n(H2) = masse / masse molaire H2 =106 / 2 = 5 105 mol.
Quantité de matière de CO2 : 5 105 /4 =1,25 105 mol.
Masse de dioxyde de carbone : 1,25 105 M(CO2) = 1,25 105 x 44 = 5,5 106 g=5,5 tonnes, valeur élevée.

 A.3.2 Production de dihydrogène « turquoise » .
Une autre méthode émergente pour la production de dihydrogène, communément qualifiée de « turquoise », est basée sur la pyrolyse du méthane à haute température. Elle permet en outre la production de carbone solide, utilisé dans la fabrication de pneumatiques ou d’encres pour imprimante. L’équation de la réaction modélisant la pyrolyse du méthane est la suivante : CH4(g) --> C(s) + 2 H2(g).
 28. Comparer l’impact environnemental de cette production de dihydrogène « turquoise » par rapport au dihydrogène « gris».
Pas d'émission de dioxyde de carbone et tous les produits trouvent une utilisation.
Un autre avantage de cette méthode est qu’elle est nettement moins énergivore que la dissociation de l’eau par électrolyse. Elle nécessite 75 kJ par mole de méthane dissocié. L’électrolyse de l’eau utilise 285 kJ par mole d’eau dissociée.
29. Comparer ces deux énergies par mole de dihydrogène produit.
Pyrolyse du méthane : 75 /2 = 37,5 kJ par mole de dihydrogène produit.
Electrolyse de l'eau : 2H2O(l) --> 2H2(g) + O2(g).
285 / 2 = 142,5 kJ par mole de dihydrogène produit.




  
menu